Kimberley Process Civil Society Coalition

Bilan et perspectives d’avenir : Vers une exploitation minière diamantifère qui contribue réellement aux droits socio-économiques des communautés

La Coalition de la société civile du processus de Kimberley (KP CSC) a tenu sa réunion annuelle de planification du 20 au 24 janvier 2025 à Conakry, en République de Guinée. Les 17 organisations issues de 13 pays avaient pour objectifs de faire le point sur les activités de 2024, de partager les leçons tirées des différentes réalisations pour améliorer la gouvernance dans le secteur minier diamantifère, et de fixer les objectifs de 2025.

Faire avancer les débats sur la gouvernance des diamants malgré l’impasse au sein du PK

Pour la première, le Processus de Kimberley a permis en 2024 à deux représentants de communautés locales de témoigner de l’impact de l’extraction de diamants sur leur vie lors d’un événement parallèle à sa réunion intersessionnelle à Dubaï. Si la Coalition a salué cette initiative, elle a également réitéré ses inquiétudes quant à l’absence de réformes au sein du Processus de Kimberley. Pour sortir de l’impasse, les membres de la CSC-PK ont organisé un certain nombre de discussions aux niveaux national, régional (comme en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest) et international afin de continuer à faire avancer les dialogues progressifs sur la réforme dans la gouvernance des diamants.

Accueil de deux nouveaux membres et partage d’expertise

A Conakry, le CSC a accueilli deux nouveaux membres venant de la Tanzanie et de l’Angola qui ont profité de l’occasion pour partager leurs expériences. Les discussions ont porté sur les spécificités de l’exploitation du diamant en Angola et sur la mise en œuvre de la réglementation sur le contenu local en Tanzanie. Les membres ont également analysé les conséquences de la levée de l’embargo sur les diamants en République Centrafricaine, une sanction qui était en vigueur depuis 2013. La fin des sanctions marque un tournant pour le pays, mais nécessite un travail de fond pour s’attaquer aux réseaux de commerce illicite et soutenir le secteur artisanal, qui a souffert de la contrebande.

Tirer les leçons de la gouvernance des diamants pour les discussions actuelles sur les minéraux critiques

Comme la gouvernance des diamants fait écho à de nombreux défis similaires à ceux soulevés par la course à l’exploitation des minerais dits critiques pour la transition énergétique et le développement technologique, la Coalition vise à jeter des ponts entre les différents minerais. Les discussions clés qui ont eu lieu lors de la réunion de planification se sont concentrées sur les complexités de l’exploitation de la bauxite et du lithium – en particulier parce que la Guinée est le deuxième plus grand producteur de bauxite au monde. Comme pour les diamants, les pays africains producteurs de diamants doivent donner la priorité à une gestion responsable des ressources naturelles afin de garantir une répartition équitable des bénéfices au profit des communautés. Un échange perspicace avec le secrétariat international de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) a souligné le rôle primordial de la transparence dans la sauvegarde des bénéfices du secteur extractif et la gestion responsable des revenus.

Priorité aux communautés touchées par le diamant

Au-delà de la responsabilité des gouvernements de protéger les droits des communautés touchées par les activités extractives, la Coalition de la Société Civile du Processus de Kimberley souhaite que les diamants deviennent le véritable instrument de développement qu’ils ont le potentiel d’être, afin d’observer des effets positifs et mesurables sur les communautés. Grâce au suivi et à l’engagement, les organisations membres de la CSC continueront à demander des comptes aux sociétés minières et aux pouvoirs publics, en veillant à ce qu’ils respectent leurs devoirs et leurs engagements envers les communautés touchées par les extractions, mais aussi à ce qu’ils génèrent des avantages socio-économiques au niveau local.

Un engagement nécessaire des Etats et des pouvoirs publics

En participant à l’ouverture de la réunion de Conakry, les autorités guinéennes, le Ministère des Mines et de la Géologie représenté par son Secrétaire Général M. Aboubacar Kourouma, ont souligné la nécessité d’une collaboration étroite entre les organisations de la société civile et les autorités publiques. Avec leur mandat de surveillance réglementaire et d’application de la loi, les autorités publiques jouent un rôle décisif dans la garantie d’une bonne gouvernance au sein de l’industrie du diamant. La Coalition reste déterminée à s’engager de manière constructive avec tous les acteurs partageant les mêmes idées afin de prévenir, d’atténuer et de réparer les risques ainsi que les préjudices tout au long de la chaîne d’approvisionnement en diamants.

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